Podcast de l’émission « Esprit de Justice » avec Antoine Garapon, du 6 novembre 202
La régulation de l’intelligence artificielle est un sujet urgent et nouveau – rappelons que l’on s’accorde à fixer la naissance de l’IA générative à la date du 30 novembre 2022, jour où fut mis en service le fameux programme Chat GPT. Ce sujet prend un tour nouveau avec l’élection de Donald Trump. Plusieurs directions se présentent :
– soit l’auto-régulation du secteur par lui-même mais les codes de conduites et les déclarations vertueuses s’amoncèlent dans un milieu à la fois hypercompétitif, et dans un contexte de plus en plus tendu sur le plan géopolitique. Cela revient à confier la régulation de l’IA générative à la loi du marché ou à l’état de nature
– soit une régulation gouvernementale ou internationale, plus contraignante donc, voie qu’a choisi l’Union Européenne
– soit une voie intermédiaire, qu’on peut appeler « co-régulation », qui mise sur un dialogue entre les grands groupes de l’industrie de la tech, de façon à écrire des standards de bonne conduite, un peu généraux et mous
– soit, enfin, d’attendre que des dommages majeurs surviennent et que la régulation résulte de la jurisprudence des tribunaux qui en imputent la responsabilité aussi bien personnelle que commerciale à la hauteur des dégâts
On ne sait quelle voie triomphera mais ce qui est certain, c’est que le risque à ne rien faire est à la fois très grand et très incertain. C’est peut-être cela qui est nouveau : décider de normes pour un monde que l’on ne connaît pas encore, plus incertain aujourd’hui qu’hier.